Le Mouvement de libération des femmes, né dans la foulée critique du mouvement de Mai 1968, a, en quarante-cinq ans d’existence, transformé la condition des femmes plus que jamais dans l’histoire. Il leur a amené, au-delà d’une prise de conscience théorique, une nouvelle façon de vivre leur corps, sans refoulement ni censure, de se réconcilier avec soi et les autres, et a révolutionné leur rapport au monde et à la citoyenneté. Antoinette Fouque*, Monique Wittig* et Josiane Chanel, conscientes du machisme des militants « révolutionnaires », organisent en octobre 1968 la première réunion non mixte où une dizaine de femmes expriment leurs révoltes. Cette non-mixité constituera le point de rupture du mouvement et permettra de construire une conscience collective et solidaire par le partage en toute liberté des désirs, des interrogations, des cheminements. « Le privé est politique », affirment ces militantes d’une nouvelle ère. Tout en articulant luttes des femmes, luttes des classes, luttes antiracistes et anti-impérialistes, elles engagent le combat...
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■ PISAN A. de, TRISTAN A., Histoires du MLF, Paris, Calmann-Lévy, 1977 ; PICQ F., Libération des femmes, les Années mouvement, Paris, Seuil, 1993 ; COLLECTIF, Génération MLF, 1968-2008, Paris, Des femmes-Antoinette Fouque, 2008.