Après des études de psychologie à l’université Ateneo de Manille, Agnes Arellano part pour l’Europe en 1975 et étudie le français à la Sorbonne pendant un an et demi. À son retour, elle obtient à l’université des Philippines une maîtrise d’art option sculpture. En 1981, ses parents et une de ses sœurs meurent lors de l’incendie de leur maison. Sept ans après ce drame familial, sa première grande exposition Fire and Death : A Labyrinth of Ritual Art exprime son « paysage intime » de douleurs ; elle « cherche des réponses à certaines questions métaphysiques qui se présentent sous forme de paradoxes ». Elle a beaucoup voyagé et a été influencée par d’autres religions (hindouisme, tantrisme, divinités austronésiennes) et d’autres philosophies (bouddhisme), mais aussi par les arts japonais et mexicain. Son motif favori est le yab-yum ou « père-mère » (couple de divinités du tantrisme tibétain). Ses sculptures d’art moderne peuvent être définies comme surréalistes et expressionnistes. Depuis vingt ans, elle a construit des « paysages personnels/intimes » composés de moulages, sculptures modelées sur son propre corps ou celui de ses amis et accompagnées de poèmes originaux ou d’auteurs et de ses compositions musicales. Les formes originales sont moulées à froid dans du marbre synthétique. Elle expérimente régulièrement d’autres matériaux comme le bronze, le bois, la cire. Ses sculptures intègrent des ossements humains, des photographies, des chorégraphies, de l’art visuel et des « sculptures sonores ». Ses œuvres ont été exposées de nombreuses fois dans son pays et elle a participé à des expositions collectives à Berlin, à Brisbane, à Fukuoka, à Johannesburg, à La Havane, à New York, et à Singapour.
Elisabeth LUQUIN
Consultez cet article illustré sur le site d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions