Iulia Agrippina, dite Agrippine la Jeune (Agrippina Minor), pour la distinguer de sa mère Vispasiana Agrippina, dite Agrippine l’Aînée (Agrippina Maior, 14 av. J.-C. - 33 apr. J.-C.), était la fille du général Germanicus. À l’instar de sa mère qui eut beaucoup d’influence sur elle, Agrippine était une femme brillante, ambitieuse et cruelle, témoin d’une époque dominée par les rivalités personnelles au sein des affaires de l’État. Comme beaucoup d’autres femmes engagées dans la politique (Fulvie, Messaline), Agrippine est décrite dans les sources anciennes comme une femme de très mauvaise réputation, virile, dominatrice et farouche, privée des vertus féminines traditionnelles. Elle fut la première femme à être fille, sœur, épouse et mère d’empereurs (Tacite, Annales, XII, 42). Entrée dans l’histoire pour avoir fait empoisonner son mari et oncle, l’empereur Claude (qu’elle avait épousé en 49 apr. J.-C., grâce à un décret du Sénat qui, pour l’occasion, abolit la loi interdisant le mariage entre oncles et nièces), Agrippine fut la seule femme romaine dont les Mémoires autobiographiques (aujourd’hui perdus) furent publiés. Son rôle politique justifiait sans doute le choix d’un tel genre littéraire, habituellement pratiqué par des hommes guidés par l’ambition politique. Selon le témoignage de l’historien Tacite (Annales, IV, 53) qui se servit de ces commentarii, Agrippine racontait dans son ouvrage les malheurs de sa famille et l’histoire de sa vie, où se croisent les destins de trois empereurs romains : Caligula, son frère, Claude, son (troisième) mari et Néron, son fils unique, né de son premier mariage.
Marella NAPPI