La vie d’Akimoto Matsuyo, sœur cadette d’Akimoto Fujio, célèbre poète de haïku, fut un constant combat contre la pauvreté et la maladie. De santé fragile, elle ne peut être scolarisée et dès lors les livres furent ses seuls vrais amis. Avec Miyoshi Juro, écrivain et scénariste, elle élabore des pièces de théâtre et des textes diffusés à la radio. À l’âge de 34 ans, elle écrit sa première pièce en un acte, Keijin (« poussière légère »), puis en 1948, Reifuku (« habit de cérémonie »), qui rencontre un succès considérable. En écrivant des pièces plus longues, son registre de sujets s’élargit avec notamment, en 1954, Mono Iwanu Onnatachi (« les femmes qui ne disent rien »), pièce sur la prostitution et, en 1960, Muraoka Iheijiden (« la biographie de Muraoka Iheiji ») sur un racoleur d’Asie du Sud-Est. En 1965, elle écrit pour la télévision Umiyorifukaki (« plus profond que la mer »), qui lui ouvre de nouvelles perspectives. En s’inspirant de divers mythes, Akimoto Matsuyo écrit des pièces originales dans un style propre au théâtre populaire. En 1975, elle reçoit, pour Shichinin Misaki (« le cap des sept »), un prix qui la classe parmi les plus grands dramaturges. En 1979, Chikamatsu Shinju Monogatari (« histoire d’un double suicide d’amoureux de Chikamatsu ») est son premier vrai grand succès populaire. Cette pièce, mise en scène par Ninagawa Yukio, connaîtra maintes reprises. On y perçoit un des traits distinctifs des œuvres de l’auteure, qui est, en quelque sorte, un hymne à la vie.
ANAZAWA MARIKO