Alice Maher étudie, entre autres, au San Francisco Art Institute aux États-Unis (1986-1987). De la peinture au dessin et à la sculpture, en passant par la gravure, la photographie et l’installation, elle change de moyens d’expression selon ses sujets. Depuis 1991, Cell, une boule de ronces, occupe une des cellules de la prison de Kilmainham à Dublin ; Keep (1992) est un filet tressé de cheveux humains, exposé à Belfast et à Cork. Influencée par la nature, son enfance et les mythes de transformation grecs, latins, irlandais et universels, elle poursuit un travail sculptural avec des éléments collectionnés, comme dans Berry Dress (« robe aux baies », 1994) et Nettle Coat (« manteau d’orties », 1995). Proche du surréalisme par le détournement d’objets usuels, elle joue sur la confusion, questionne la mémoire et les associations culturelles des matériaux. Ses références émanent autant du modernisme que des arts anciens, du Moyen Âge, de la Renaissance, des arts décoratifs, du folklore et du féminisme. Lors du festival L’Imaginaire irlandais en France en 1996, elle expose Swimmers, des chevelures de bronze. Les dessins au fusain Ombre datent de cette période et sont montrés dans l’exposition Knot (« nœud »), à la galerie The Hugh Lane de Dublin. Installée sur le proscenium du Father Matthew Hall de la ville, la sculpture Mnemosyne (2003), un lit réfrigérant, fait partie de la série History of Tears. Dans les Portraits de 2003, la plasticienne se photographie avec un collier en cœurs d’animaux ou en palissade de bourgeons pour mettre en scène le corps en proie à la maladie et au vieillissement. Les escargots et leurs coquilles sont à l’honneur dans une série dont l’une des pièces maîtresses est le bronze Double Venus (2005). En 2007, l’exposition The Night Garden au Royal Hibernian Academy de Dublin présente la série de dessins au fusain Beastiary, inspirée des tableaux de Jérôme Bosch et de papiers peints du XVIIIe siècle ou d’œufs d’autruches gravés. A. Maher a collaboré, avec le compositeur Trevor Knight, à des performances : The Sky Chair en 1999 et Slat, aux côtés d’un danseur de butō en 2006.
Caroline HANCOCK
Consultez cet article illustré sur le site d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions