À seulement 15 ans, Ana Istarú rassemble ses poèmes sous le titre
Palabra nueva (« parole nouvelle ») et reçoit deux ans plus tard le Prix de la jeune création de l’Association des auteurs. Elle étudie le théâtre à l’Université du Costa Rica, intervient dans de nombreuses mises en scène et représente son pays au Festival d’Avignon. En 1982, un jury international lui attribue le prix latino-américain de poésie EDUCA pour le recueil
Saison de fièvre, réédité plusieurs fois en Amérique centrale, publié en Espagne en 1986 et traduit en plusieurs langues. Elle réussit à transcender son expérience quotidienne et la spontanéité de ses premiers poèmes et pousse son traitement de l’érotisme vers des limites insoupçonnables. Sa liberté stylistique s’affirme dans le contrôle de la métaphore, résultat de sa relation avec le théâtre du Siècle d’or, en atteignant une forme pure, consciente et novatrice de la poésie érotique et amoureuse. Son œuvre propose une joyeuse célébration du plaisir, où le langage devient le miroir de la sexualité et met en jeu les possibilités infinies du corps humain. En 1995, elle obtient le prix de dramaturgie Maria-Teresa-de-Leon avec
Baby boom en el paraiso (« baby-boom au paradis »), en Espagne, et, en 1997, elle reçoit le Prix de la meilleure actrice du Costa Rica. Son recueil de poèmes
Verbo madre (« verbe mère », 1995) recrée l’expérience presque liturgique de la maternité à côté de sujets comme la douleur, la rage et la mort. En 1999, elle obtient le prix Hermanos-Machado, en Espagne, pour la comédie
Hombres en escabeche (« hommes en marinade ») et le Prix de la biennale Ancora, au Costa Rica, pour sa carrière théâtrale. Ses œuvres, mises en scène en Amérique latine et aux États-Unis, analysent avec humour les rituels de la société patriarcale et les relations de couple.
Carlos CORTÉS ZUNIGA