Séduit par son visage d’une beauté classique et illuminé d’un regard clair, Fritz Lang confie à Brigitte Helm le double rôle de la jeune fille et du robot dans son film visionnaire Metropolis (1927). Dans Crise (Abwege, G. W. Pabst, 1928), l’actrice est une bourgeoise dépravée et, dans Alraune (Henrik Galleen, 1927, version muette ; Richard Oswald, 1930, version parlante), une créature artificielle qui détruit ceux qui l’aiment. C’est le début d’une carrière européenne qui va durer à peine dix ans. Elle est une glaciale femme fatale dans L’Argent (1928), où Marcel L’Herbier l’oppose à la douce Mary Glory. Dans Le Mensonge de Nina Pretrovna (Die Wunderbare Lüge der Nina Pretrovna, Hanns Schwarz, 1929), elle se tue par amour pour un colonel russe, incarné par Francis Lederer. Dans L’Atlantide (1932, d’après Pierre Benoît), G. W. Pabst la montre en Antinéa qui détruit ses admirateurs. La même année, elle incarne la fantaisiste Comtesse de Monte-Cristo (Die Gräfin von Monte-Christof, Karl Hartl), en figurante qui devient star. En 1934, B. Helm tourne les versions allemande et française de L’Or (Gold, K. Hartl) où elle est Florence dans une quête alchimique, face à Pierre Blanchar et Rosine Deréan. Elle tourne encore une comédie : Ein idealer Gatte (« un mari idéal », Herbert Selpin, 1935, d’après O. Wilde). Puis elle épouse un industriel et s’installe en Suisse, où elle élève leurs quatre enfants.
Bruno VILLIEN