De 1877 à sa mort, Carolina Invernizio, qui a manqué d’être renvoyée de l’École normale à cause d’un de ses écrits, a rédigé environ 130 livres traduits en espagnol et en portugais. Elle a notamment écrit des romans feuilletons et des romans policiers, dans une langue emphatique et rhétorique, sertie de lieux communs, où abondent les superlatifs et les exclamations. Ses romans concourent à montrer que la richesse ne garantit pas le bonheur : les femmes, tantôt honnêtes, tantôt séductrices perverses, sont souvent les protagonistes d’histoires d’amour et de sang où il est question de faits-divers, de procès, d’emprisonnements, d’hospices d’aliénés, de la mode fin de siècle de l’hypnotisme, des quartiers pauvres et malfamés de Florence et de Turin. L’équilibre, généralement brisé par une situation de crise, est rétabli à la fin du récit : le couple légitime se reforme, le (la) méchant(e) est puni(e). Parmi ses œuvres, se distinguent La sepolta viva (« l’enterrée vivante ») ; Il bacio della morta (« le baiser de la femme morte ») ; La vendetta della pazza (« la vengeance de la folle ») ; Il delitto d’una madre (« le crime d’une mère ») ; Il cadavere nel Po (« le cadavre du Pô ») ; L’albergo del delitto (« l’hôtel du crime »). Ignorée par la critique, C. Invernizio a connu un grand succès auprès des lecteurs. Elle a également collaboré aux quotidiens Gazzetta di Torino et Opinione Nazionale de Florence.
Graziella PAGLIANO