Lorsque Charlotte Marchal rencontre Yves Alix, enseignant à l’académie Ranson où elle étudie la peinture, en 1919, elle signe alors ses toiles sous le nom de Jeanne Rosay. Dans le même temps, elle étudie le piano et prépare le Conservatoire. Elle épouse Yves Alix en 1920. De 1925 à 1927, elle travaille pour le baron Rothschild et dessine des pièces produites par les artisans du faubourg Saint-Antoine, à Paris. En 1928, elle s’associe à Louis Sognot. Ils fondent le Bureau international des arts français et collaborent jusqu’en 1933. En 1929, ils créent du mobilier en tubulure de métal et verre pour les laboratoires Roussel. Ils s’occupent de l’aménagement intérieur d’un bâtiment conçu par Robert Mallet Stevens pour les bureaux du journal
La Semaine à Paris ainsi que de celui de l’habitation du graphiste Jean Carlu. Ils conçoivent l’aménagement d’un palais de l’architecte Eckart Muthesius pour le maharajah d’Indore. En 1930, ils adhèrent à l’Union des artistes modernes (UAM). Ils présentent une chambre au musée des Arts décoratifs de Paris lors de l’exposition de l’UAM, en 1932. Contrairement à celles des autres artistes du groupe, leurs productions avant-gardistes sont surtout des objets luxueux, produits à la commande. Dans cette même période, ils travaillent à l’aménagement de paquebots, dont le
Normandie, pour lequel Y. Alix effectuera plusieurs décorations murales. Leurs pièces sont présentées au Salon d’automne en 1930 et en 1931, dans la section des arts décoratifs. De juin 1933 à 1935, C. Alix travaille seule. Elle crée un bureau pour le musée d’Art moderne de Paris, en 1935. Elle cesse ses activités pour des raisons de santé, mais reste sociétaire du Salon d’automne, fondé par Frantz Jourdain et George Desvallières, jusqu’en 1952. De 1946 à 1948, elle s’initie aux techniques de la céramique, à Sèvres. Elle cherchera toujours de nouveaux matériaux et de nouvelles formes simples, rectilignes et fonctionnelles et marquera l’évolution du mobilier des années 1930.
Marguerite DAVAULT