Alors que le premier long-métrage indien, Raja Harishchandra (de Dhundiraj Govind Phalke) date de 1913, force est de constater que la place des femmes cinéastes reste réduite en Inde, plus encore qu’ailleurs. Il est vrai que la relation des Indiennes et du cinéma commence sous de mauvais auspices : la présence féminine à l’écran étant assimilée, comme pour la danse et le théâtre, à la prostitution, aucune femme n’accepte de tourner pour les pionniers du cinéma, et les héroïnes (telle l’épouse du roi Harishchandra dans le film cité) sont interprétées par des hommes travestis. La mascarade ne dure cependant qu’un temps et les années 1920 voient arriver les premières stars féminines, telle Seeta Devi dans La Lumière de l’Asie (Prem Sanyas, Franz Osten, 1925).Le passage derrière la caméra s’avère toutefois très ardu pour les femmes. La plus importante pionnière restée en mémoire, Jaddanbai, ne commence sa fulgurante carrière qu’au milieu des années 1930. Cette jeune chanteuse bengali devient la première compositrice du cinéma indien et l’une des premières cinéastes : elle réalise et produit quatre...
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