En Roumanie, le statut des femmes cinéastes (avant 1989) a été façonné par deux éléments contradictoires : d’un côté, l’idée, jamais explicitement formulée, que certains métiers du cinéma (réalisateur, scénariste, opérateur) sont en priorité et même en exclusivité des professions masculines ; de l’autre, l’impératif plus qu’explicite, imposé par la politique du Parti-État, de promouvoir les femmes dans tous les domaines. Bien que les premières projections aient eu lieu en Roumanie en 1896 et que le premier long-métrage de fiction, Independenta Romaniei (« l’indépendance de la Roumanie », Aristide Demetriade), date de 1912, le cinéma est resté pendant des décennies une activité sporadique, menée par des passionnés. À l’exception de Marioara Voiculescu (1884-1976), on ne peut pas parler de présence féminine dans le cinéma avant 1950, moment de son institutionnalisation. M. Voiculescu, l’une des grandes actrices de la scène roumaine dans la première moitié du XXe siècle, interprète et réalise en 1913 cinq films. Aujourd’hui perdus, ils ne dépassent pas trois ou quatre bobines, et leurs...
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