Clotilde Vautier commence ses études à l’école des beaux-arts du Mans en 1957 puis les poursuit à Rennes à partir de 1959. Elle obtient le diplôme national de peinture à Paris en juillet 1962. C’est à l’école des beaux-arts de Rennes qu’elle rencontre son futur mari, Antonio Otero, issu d’une famille républicaine espagnole réfugiée en Bretagne. De leur mariage naissent, en 1962 et 1963, deux filles, Isabel et Mariana Otero, qui deviendront l’une comédienne, l’autre cinéaste. Dès 1962, elle expose régulièrement dans des galeries de Rennes et de Bretagne et reçoit plusieurs prix. Elle réalise, en 1966, une fresque pour le café Les Variétés, à Rennes, conservée aujourd’hui au Centre culturel de la Forge, à Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine). En 1967, elle obtient la deuxième place au concours de la Casa de Velazquez. C’est à cette époque qu’une galerie de Paris la remarque et expose plusieurs de ses toiles. Son décès en mars 1968, suite à un avortement clandestin, vient mettre fin à une carrière en plein essor. Le film de Mariana Otero, Histoire d’un secret (2003), dévoile ce qui fut le destin de nombreuses femmes à cette époque et la beauté de cette œuvre interrompue, œuvre audacieuse où les nus féminins, dans les modelés de l’ombre et de la lumière, ont une présence charnelle à la fois douce et forte. Cette même force, cette même vibration du trait et de la couleur anime portraits, paysages, natures mortes, toute une production d’une variété et d’une abondance étonnantes en si peu de temps de vie. Un livre, Clotilde Vautier, où est reproduit la totalité de son travail, paraît en 2004 (rééd. 2010) et de nombreuses expositions sont organisées dans diverses villes de France et à Paris, dont une à l’Espace des femmes. Un collège de Rennes et une rue portent son nom.
Marie-José OTERO
Consultez cet article illustré sur le site d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions