Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le monde universitaire représente un centre culturel très important au Danemark, mais les femmes n’y gagnent un droit d’entrée qu’en 1875. Exclues du savoir latiniste et empêchées de partir comme les hommes en voyages d’éducation, les femmes de la noblesse peuvent cependant recevoir une formation. Elles apprennent l’allemand et souvent le français, ce qui leur permet de lire des ouvrages nouveaux et de correspondre avec des auteurs. L’exemple le plus connu est celui de Leonora Christina, fille de roi emprisonnée pendant plus de vingt ans, dont le récit autobiographique, Souvenirs de misère, fait partie du Kulturkanon (« canon culturel », 2006) de la littérature danoise. De nombreuses autres femmes nobles sont très actives au XVIIe siècle dans l’établissement de bibliothèques, la conservation de manuscrits et la traduction d’ouvrages religieux. Certaines écrivent elles-mêmes des poésies ou des textes destinés à l’éducation des femmes.
Anne Gjøe (1609-1681), par exemple, rassemble une bibliothèque d’ouvrages scientifiques et religieux...
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■ DALAGER S., MAI A.-M., Danske kvindelige forfattere, Copenhague, Gyldendal, 1982 ; HOLST P., Dansk Litteraturhistorie, t. 4, Copenhague, Gyldendal, 1983 ; RODHE P. P., Dansk Litteraturhistorie, t. 2, Copenhague, Politikens Forlag, 1965.