À la croisée des problématiques théâtrales essentielles que sont la technique, la mimésis, la féminité et l’érotisme, le chausson de danse est bien plus qu’un accessoire. Traditionnellement, la danseuse est le plus souvent chaussée comme dans la vie courante ainsi que le montrent les représentations les plus anciennes de l’Inde, de l’Égypte et de la Grèce antique où elle évolue en sandales ou pieds nus. Ce n’est en effet que sous le romantisme, avec l’apparition des pointes renforcées pour permettre l’équilibre sur l’orteil, qu’apparaît un chausson propre à la ballerine, lié à une fonctionnalité nouvelle du pied, motrice et esthétique. L’apparition de la pointe est un phénomène aux causes complexes qui tire étonnamment son origine de la Révolution française. L’époque cherchant à différencier sa mode de tout ce qui rappelait l’Ancien...
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