Au XIXe siècle comme sous l’Ancien Régime, les rares femmes qui se trouvent à la tête d’une maison d’édition doivent presque toutes ce statut au décès d’un mari éditeur. Certaines se contentent d’exploiter le fonds constitué avant de s’effacer devant un fils, un gendre ou un neveu, comme la veuve Tresse (Anne Stock, 1830) ou la veuve Larousse (née Suzanne Caubel, 1825-1890). D’autres ont une véritable activité d’éditrice. C’est le cas de la veuve Dunod, directrice des éditions de 1881 à 1905, de Caroline Levrault (1775-1850), puis de sa fille Éléonore Berger-Levrault (1826-1895), ou de Paule Gauthier-Villars, éditrice de 1919 à 1971. Avec la séparation progressive des métiers de libraire et d’éditeur, le rôle des épouses d’éditeurs perd de son importance, sauf lorsqu’elles animent un salon et assurent un lien avec les auteurs, comme Marguerite Charpentier*, Rachilde* ou Marguerite Sée-Alcan (1851). Après 1918 commence une lente conquête des métiers de l’édition par...
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