Elena Gianini Belotti vit entre Rome et Trequanda, dans la campagne siennoise. Pédagogue de formation, elle a, pendant vingt ans, dirigé le Centre des naissances Montessori de Rome pour la préparation des femmes à l’accouchement et aux soins de l’enfant. En tant qu’écrivaine, elle débute par des essais : Dalla parte delle bambine (« du côté des petites filles », 1973), sur le conditionnement précoce au rôle stéréotypé attribué aux femmes ; Prima le donne e i bambini (« les femmes et les enfants d’abord », 1980) ; Non di sola madre (« pas seulement de mère », 1983) ; Amore e pregiudizio (« amour et préjugé », 1988). En 1985, elle revient à sa première inclination, la prose, avec le roman Il fiore dell’ibisco (« la fleur d’hibiscus »). Ensuite paraissent un recueil de récits sur la vieillesse des femmes, Adagio un poco mosso (« doucement, quelque peu agité », 1993) ; le roman d’enfance Pimpì Oselì (1995) ; Apri le porte all’alba (« ouvre les portes à l’aube », 1999) ; Voli (« vols », 2001) ; la biographie romancée Prima della quiete, storia di Italia Donati (« avant le calme, histoire d’Italia Donati », 2003) ; Pane amaro (« pain amer », 2006), roman sur l’émigration italienne en Amérique. La production littéraire d’E. Gianini Belotti évolue entre l’essai et le roman. Ses essais, qui amusent et fascinent, sont toujours animés par un ton narratif, et sa narration, qui éduque, est toujours tissée et nourrie de pensées sociopédagogiques. Un des principaux thèmes des essais d’E. Gianini Belotti est le coraggio della mezza età (« courage entre deux âges »). Son deuxième ouvrage en prose, Adagio un poco mosso, offre des récits sur la vieillesse, des portraits de vieilles dames solitaires rendues presque invisibles par la solitude, qui défendent avec ténacité leur autonomie. Comme écrivaine, E. Gianini Belotti se distingue surtout quand elle est aux prises avec les « extrêmes existentiels » (les enfants, les personnes âgées), dont elle saisit la poésie, la liberté et la désolation.
Ernestina PELLEGRINI