Élise Turcotte s’impose par de nombreux recueils – ses premiers poèmes, publiés dans la revue expérimentale
La Nouvelle Barre du jour, datent de 1980 – et les récompenses prestigieuses qu’elle a remportées, notamment le prix Émile-Nelligan en 1987 pour
La Voix de Carla et en 1989 pour
La Terre est ici. Elle est également l’auteure de plusieurs recueils de nouvelles (
Caravane, 1994) et de livres pour les jeunes. Avec
Le Bruit des choses vivantes, véritable « roman familial », et
L’Île de la Merci, elle se révèle une romancière fort originale. Elle connaît la consécration avec
La Maison étrangère (2002), récit qui explore les thèmes de la rupture, de la filiation, du corps et de l’âme, et reçoit le prix du Gouverneur général. En 2007,
Pourquoi faire une maison avec ses morts adopte différents points de vue narratifs sur le deuil et l’au-delà. Alternant facture poétique et composition romanesque, son écriture est à la fois lyrique et retenue, parfois empreinte de mysticisme, saisissant le lecteur grâce à un ton sans pathos. L’œuvre turcottienne s’inscrit dans la mouvance de cette nouvelle subjectivité qui, depuis le milieu des années 1980, laisse derrière les considérations politiques et théoriques, auparavant si importantes pour les écrivains québécois.
Andrea OBERHUBER