Eulália Maria Lahmeyer Lobo naît dans une famille bourgeoise de Rio de Janeiro, d’une mère aux origines allemande, française et portugaise et d’un père immigré et commerçant. Elle étudie au collège Jacobin, d’influence française, avant d’entrer en 1940 à l’Université du Brésil. Elle y suit un enseignement d’histoire et de géographie et obtient son diplôme en 1944 pour un travail d’histoire comparée consacré à l’administration coloniale luso-espagnole dans les Amériques. Soutenue en 1958, sa thèse de doctorat s’intitule
Caminho de Chiquitos às Missões Guaranis (« chemins de Chiquitos aux missions Guaranis », 1960). Mariée au professeur de médecine Bruno Alípio Lobo, elle travaille au collège Pedro II (1957-1968) et passe avec succès le concours de professeure titulaire à l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ) en 1967. En 1969, elle est incarcérée une semaine par la dictature militaire et mise à la retraite forcée. Elle ne réintègre l’université qu’après la loi d’amnistie de 1979. Entre-temps, elle est professeure invitée à l’université de Caroline du Sud, aux États-Unis. Elle enseigne de nouveau à l’UFRJ à partir de 1980, et ce jusqu’à sa retraite. Ses recherches pendant les années 1970 sont consacrées à la croissance urbaine de Rio de Janeiro, thème sur lequel elle publie en 1978 un ouvrage important,
História do Rio de Janeiro, do capital comercial ao capital industrial e financeiro (« histoire de Rio de Janeiro, du capital commercial au capital industriel et financier »). Elle s’intéresse ensuite aux ouvriers, puis à l’immigration portugaise et açorienne (
Imigração portuguesa no Brasil, « immigration portugaise au Brésil », 2001).
Cristina SCHEIBE WOLFF