Au milieu du XXe siècle, des théologiennes revisitent la théologie comme théologie « féministe », créant une « her-story » au lieu de « history ». Le qualificatif « féministe » donne voix aux oubliées, enlève à la théologie sa normalité, indique le parti pris à partir de l’expérience des femmes, de leur souffrance. Cette perspective critique analyse les structures d’oppression explicites ou implicites de l’« androcentrisme », voire du « patriarcat », sensibilise aux constructions culturelles des rôles féminins et masculins, à l’influence de la tradition chrétienne, à la manière dont la piété populaire a forgé des comportements stéréotypés à partir d’interprétations bibliques partiales. Aux États-Unis, le féminisme est porté par les Églises et leurs mouvements d’émancipation. Dès 1895 paraît une Women’s Bible, sélection de textes bibliques commentés par 20 femmes (dont Elizabeth Cady Stanton*), dénonçant la prise...
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