Elizabeth Arden est la fondatrice d’un empire de la cosmétique. Elle a grandi dans la pauvreté d’une famille de cinq enfants et ne put terminer ses études secondaires. Après une courte formation d’infirmière, elle occupa divers emplois avant de suivre son frère aîné à New York en 1908. Embauchée comme comptable à la Squibb Pharmaceutical Company, elle y apprit des notions de cosmétologie. Elle travailla ensuite pour Eleanor Adair, qui tenait un des premiers salons de beauté, puis avec la cosmétologiste Elizabeth Hubbard avec qui elle ouvrit un salon en 1909. Leur collaboration fit long feu et la créatrice, empruntant 600 dollars, ouvrit bientôt son propre salon sur la 5e Avenue, auquel elle donna le nom commercial de Elizabeth Arden ‒ tiré du prénom de son ancienne associée et d’un poème de Tennyson, « Enoch Arden ». Elle participa à la marche des suffragettes à New York en 1912, et « Toute femme a le droit d’être belle » devint son slogan. La même année, elle voyagea à Paris pour s’informer sur les tendances de la beauté et les nouvelles techniques de massage facial. À son retour, elle commercialisa un maquillage moderne de sa création et innova en proposant aux clientes des leçons de maquillage. Elle collabora avec le chimiste A. Fabian Swanson pour élaborer des crèmes révolutionnaires, fruits des dernières recherches en cosmétique. Secondée par son mari Thomas Lewis, elle possédait ses propres usines. Dès 1915, la marque Elizabeth Arden s’internationalisa, et un premier salon fut ouvert en France (1922). Créant en 1934 le parfum Blue Grass et se lançant dans la mode en 1943, l’entrepreneuse réussit à développer une offre coordonnée complète pour une clientèle huppée. Elle fut également la première à proposer des fonds de teint adaptés aux nuances de la peau de ses clientes. À sa mort, elle laissa derrière elle un empire de plus de 40 millions de dollars, comprenant une centaine de salons partout dans le monde.
Alban WYDOUW