Élève en danse classique et moderne à Paris avec Dominique et
Françoise Dupuy* et en Allemagne avec
Mary Wigman*, Francine Lancelot complète sa formation tant pratique que théorique par des cours (théâtre, mime, acrobatie, danse traditionnelle) et par l’apprentissage de la notation de la danse avec Pierre Conté. En 1973, elle obtient son doctorat en ethnologie historique. Ses créations (
Bal à la Cour de Louis XIV,
Rameau l’Enchanteur, 1983 ;
Caprice, 1988) trouvent leur cadre au sein de la compagnie Ris et Danceries (1980-1998). Des collaborations avec l’Opéra de Paris (
Bach Suite, 1984 ; pour Noureev,
Quelques pas graves pour Baptiste, 1985), les Arts florissants (
Atys, 1987), la Biennale de Lyon (
Tempore et Mesura, 1988) élargissent sa notoriété. Parmi ses publications,
La Belle Dance (1996), consacrée à l’exploration et à l’analyse du répertoire chorégraphique des
XVIIe et
XVIIIe siècles en notation Feuillet, s’impose comme référence pour la recherche en danse baroque. Ses disciples continuent son œuvre en la renouvelant, l’étendant parfois jusqu’aux démarches contemporaines. Certaines fondent leur propre compagnie, telles Christine Bayle avec L’Éclat des Muses (1983), Marie-Geneviève Massé avec L’Éventail (1985), Béatrice Massin avec Les Fêtes galantes (1993), Ana Yepes avec Donaïres (2000). Toutes quatre mènent une carrière internationale et participent au rayonnement de la création chorégraphique baroque française à travers la formation des danseurs ou par des créations pour l’opéra, le théâtre et le cinéma. En multipliant les regards sur les nombreuses facettes de la « Belle Dance » dans ses rapports avec la musique, le jeu dramatique, l’improvisation, elles deviennent des passeuses de mémoire mais aussi et avant tout des artistes accomplies qui se nourrissent du passé pour créer la danse baroque de notre temps.
Eugénia ROUCHER