GENRE/GENRES/DIFFÉRENCE SEXUELLE

Domaine :

Zone géographique :

Sous la direction de : Eberhard GRUBER

De quoi parle-t-on ici ? Du gender, le « genre », qui serait, selon Monique Wittig*, le féminin car le masculin c’est « l’universel » (« The mark of Gender », dans Feminist Issues, 1985 ; La pensée straight, 2001) ? Des études de genre (plus volontiers désignées par leur nom d’étrangères : gender studies) consacrées aux constructions culturelles des rapports de sexe en leurs diverses inscriptions ? Ou bien des genres, qui en français relèvent aussi bien de la biologie, de la sexualité, de la grammaire, de la littérature et des arts ? C’est de tout cela qu’il est question. De tout cela ensemble : c’est-à-dire en chantier – en devenir, en lecture – dans des œuvres. Dans l’œuvre ouvrière, ouvreuse, ouvroir. L’œuvre en tant que lieu de mise en travail de ce qui travaille les êtres à leur insu. Car, en français, il n’y a pas « genre » ou « le genre » sans la prise en compte du pluriel et de la polysémie du mot : à savoir les genres grammaticaux, les genres biologiques, les genres littéraires. Tenir à l’œil la traversée de ce triple champ, c’est émanciper la réflexion épistémologique de la logique binaire homme/femme, masculin/féminin, et ouvrir des perspectives qui reconsidèrent les partages de l’humain débordé d’infinis potentiels.Pour ce faire, il importe de déconstruire ce que d’aucuns désignent par « la » théorie « du » genre (dont on peut s’inquiéter qu’elle s’institutionnalise depuis la fin des années 2000 en une doxa de savoirs établis par des « ismes »), déconstruire afin de penser...

La suite de cet article n'est pas accessible gratuitement.

Voir tous les articles gratuits

Bibliographie

■ BUTLER J., Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité, trad. de Cynthia Kraus, Paris, La Découverte, 2005-2006 ; FRANTZ A. (dir.), CREVIER GOULET S.-A. (dir.), CALLE-GRUBER M. (dir.), Fictions des genres, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2013 ; DERRIDA J., « La loi du genre », in Parages, Paris, Galilée, 1986 ; ZAMBRANO M., Notes pour une méthode (1988), trad. de Marie Laffranque, Paris, Des femmes-Antoinette Fouque, 2005.