La gestation pour autrui (GPA), auparavant nommée maternité de substitution, a été interdite en France lors du vote des lois dites de bioéthique de 1994, interdiction reconduite depuis. La pratique des « mères porteuses » est cependant autorisée dans de nombreux pays, dans un contexte où ses défenseurs arguent des sentiments de générosité et de solidarité entre femmes, et ses opposants soulignent la part prépondérante des motivations financières de femmes démunies qui « louent » leur utérus, et des dérives commerciales qui en découlent toujours. À l’occasion du débat d’idées qui précède la relecture, en 2009, des lois de bioéthique, un mouvement se dessine en faveur de l’autorisation de la GPA. « Réactionnaire » est le terme parfois utilisé pour qualifier les attitudes ou intervenants qui mettent en question l’argumentaire en sa faveur. Or se posent également des questions fondamentales telles que la redéfinition de la filiation humaine, le danger d’instrumentalisation du corps des femmes, la négation des interrelations mère-enfant pendant la grossesse.Une commission sénatoriale s’est déclarée en 2008 convaincue de la nécessité d’autoriser cette pratique de manière encadrée. Les arguments généreux avancés prennent en compte le mal d’enfants des couples dont la femme n’a pas d’utérus, reléguant au second plan, et l’intérêt de l’enfant, et ceux de...
La suite de cet article n'est pas accessible gratuitement.