Diplômée en sculpture de l’École des arts appliqués de Lucerne en 1974, Hannah Villiger est reconnue sur la scène internationale pour ses travaux photographiques. À partir de 1980, l’artiste utilise exclusivement ce médium pour donner à voir, de manière fragmentaire, son corps nu : d’abord avec un appareil 35 mm, puis, progressivement, avec un Polaroid. Nullement narcissique, son travail expose un corps-matériau anonyme, loin des problématiques identitaires d’une Valie Export*. Se définissant toujours comme une sculptrice, elle cherche, au travers de ses photographies agrandies et présentées dans des ensembles dynamiques (Block, 1993-1994), à révéler les propriétés intrinsèques d’un corps, modelé par l’enregistrement mécanique. En 1986, l’artiste s’installe à Paris. Elle participe dans les années 1990 à de nombreuses expositions internationales et représente le pavillon suisse à la Biennale de São Paulo en 1994. En 1996, elle débute la série Skulptural, dans laquelle son corps, décharné et affaibli par des problèmes pulmonaires chroniques, est recouvert de tissus. Une importante rétrospective, accompagnée d’un catalogue raisonné de son œuvre, lui a été consacrée à la Kunsthalle de Bâle en 2001.
Damarice AMAO
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