Dans les classes moyennes, ce sont parfois les traditions familiales qui orientent les femmes vers la pratique professionnelle des arts. Henriette Kärgling (1821-1873) apprend les éléments du métier avec son père, Tobias, et peint plus tard des natures mortes, des fleurs, des portraits et des retables. La peintre de natures mortes et de portraits Henriette Barabás (1842-1892) et la portraitiste Ilona Barabás (1844-1929) sont aussi formées par leur père, Miklós, portraitiste alors en vogue. Cependant les charges domestiques, l’éducation des enfants, l’obligation de satisfaire aux normes sociales interrompent parfois pour des décennies la carrière des femmes artistes. Dès la seconde moitié du siècle, toutefois, dans certains couples le mari adhère aux ambitions artistiques de son épouse. Ainsi, Róza Jókai (1861-1936), soutenue par Árpád Feszty, a laissé nombre de portraits, de tableaux de genre et d’illustrations. Mais ni la critique professionnelle ni l’opinion ne les ont beaucoup encouragées.En revanche, les artistes issues des classes supérieures bénéficient de commandes prestigieuses en raison de leurs relations et de leur travail bénévole. La comtesse Henriette Brunswick (1789-1857)...
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