La modernisation entreprise en Hongrie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale a été, en raison de l’occupation soviétique et de l’avènement d’une dictature communiste, un processus à la fois lent et ambigu qui a déterminé dans une large mesure les perspectives pour les femmes créatrices et l’existence même de l’art féminin. Les mouvements de femmes se réduisant à l’unique organisation officielle, l’Association démocratique des femmes hongroises, sous le contrôle étroit du parti au pouvoir, un esprit conservateur a dominé longtemps après l’effondrement du régime de type soviétique.Il existe aujourd’hui cinq établissements d’enseignement supérieur dans les divers arts. Malgré les programmes officiels favorisant les femmes, celles-ci ne représentaient en 1960 que 29,2 % des effectifs, en 1980, 50 %. En 2008, on trouve 60 % de femmes parmi les élèves contre 27 % parmi les enseignants. Une seule femme a été élue au poste de recteur. Sur les 5 901 artistes de Kortárs Magyar Művészeti Lexikon (« encyclopédie des arts hongrois contemporains », 1999-2001), on ne compte que quelque 25 % de femmes ; la proportion des lauréates du prix Munkácsy, créé en 1949, n’est que de 19 %. Ces chiffres témoignent de...
La suite de cet article n'est pas accessible gratuitement.
■ ANDRÁS E., ANDRÁSI G. (dir.), Vízpróüba/Water Ordeal, Budapest, Óbudai Társaskör, 1995 ; KESERŰ K. (dir.), Women’s Art in Hungary, 1960-2000 (catalogue d’exposition), Budapest, Ernst Múzeum, 2000.