Vingt ans après la présentation du premier daguerréotype, une femme ouvre son propre atelier. À partir des années 1880, les studios de photographie se multiplient, le nombre des femmes qui y travaillent augmente. Issues principalement de familles en voie d’ascension sociale, elles tentent de réussir en exerçant le métier mi-artistique, mi-artisanal de photographe, non seulement par nécessité, mais pour acquérir indépendance et liberté d’expression et de décision.Des débuts aux années 1920Sous la monarchie austro-hongroise, les femmes devaient faire leur formation dans les écoles privées de Berlin, Hambourg, Munich, Paris ou Vienne. Certaines, dont Olga Máté*, ont étudié en Allemagne chez de grands maîtres comme Dührkoop, Perscheid ou Erfurth.L’évolution du statut social des femmes change l’image traditionnelle qui leur était attachée et influe grandement sur la nouvelle génération, qui tente de conquérir les domaines où elles sont encore minoritaires, comme la photographie. L’exemple des femmes qui ont déjà réussi et l’estime dont jouit leur travail jouent un rôle déterminant dans ce choix.Si la première génération (1840-1890) a rencontré des difficultés pour se former, la deuxième (entre 1890 et 1919) se voit offrir davantage de lieux d’apprentissage et de possibilités...
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■ BOUQUERET C., Les Femmes photographes de la Nouvelle Vision en France 1920-1940 (catalogue d’exposition), Paris, Marval, 1998 ; CSORBA C., Magyar fotográfusnők, 1900-1945, Budapest, Enciklopédia, 2001.