Partir, prendre le large, pourrait répondre au manque de l’Autre, à la violence de la réclusion du Moi à demeure. L’hospitalité, elle, parle la langue de l’accueil de l’Autre, exigeant un décentrement au sein même de l’intime. Décentrement créateur, mais qui ferait de l’hospitalité une difficulté (empirique) et un problème (théorique et éthique), indépassables. Reconnaître la capacité d’hospitalité créatrice des femmes invite à penser autrement l’origine du « problème », et celle de l’hospitalité.Accueil généreux de l’autre, passager venu d’ailleurs, c’est l’étrangeté même de cet autre que l’hospitalité reçoit. Ce mode pacificateur et fondamental du « vivre ensemble » ne masque ni ambiguïté ni tensions ou péril. Ce que manifeste tant le mot que la chose. L’« hôte », en français, désigne aussi bien l’accueillant que l’accueilli. Et l’« hospitalité » se trouve liée, au cours de l’évolution des termes à l’« hostilité ». Lien que Jacques Derrida formule sous le terme d’« Hostipitalité ». Coutumes, règles et « lois » de l’hospitalité tentent d’en conjurer les dangers. Quitte à contrevenir au principe d’une hospitalité inconditionnelle.Périlleuse, l’hospitalité n’en est pas moins première...
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