Assistante sociale catholique, fondatrice d’un ordre séculier, pionnière dans le travail social et spirituel du Japon, Iwanaga Maki fonde l’orphelinat Uragami Yohikuin et l’ordre Juji-kai. Elle naît à Urakami, le village des chrétiens clandestins. Le gouvernement Meiji, qui interdisait le christianisme, accentue la répression, et les chrétiens sont souvent exilés et soumis à des travaux forcés, surtout à partir de 1869. En les éprouvant physiquement et spirituellement, le gouvernement voulait les faire renoncer à leur foi. Le père et la jeune sœur d’Iwagana Maki meurent de ces persécutions ; Iwanaga Maki, cependant, ne renie pas sa foi. La famille revient à Urakami en 1873, pour n’y trouver que ruines et désolation. Ils subissent un typhon, souffrent de dysenterie. Présent dans la région à cette époque, Marc Marie de Rotz (1840-1914), membre des Missions étrangères de Paris, s’efforçait de soigner les malades et d’améliorer la vie quotidienne des habitants. Iwanaga Maki devient son assistante, aidée de trois jeunes femmes. Ces quatre femmes commencent à vivre, travailler et prier ensemble, ce qu’on appelle Onna-beya. Plus tard, elles s’organisent en un ordre, Juji-kai, dont Iwanaga Maki prend la direction. Malgré la pauvreté et la méfiance de leur environnement, elles travaillent et mènent une vie spirituelle intense ; l’ordre ne sera cependant pas reconnu par le Vatican. À partir de 1874, Iwanaga Maki recueille des orphelins à Kobeya, qui vivent de leur travail, d’agriculture et de vente ambulante. Elle tient un registre de ses orphelins : elle en recueillera près de 2 000, dont certains seront adoptés. Iwanaga Maki et ses assistantes offraient du travail sur place aux enfants handicapés et les aidaient à devenir autonomes. Elle meurt le 27 janvier 1920. Après sa mort, l’œuvre commencée à l’orphelinat Uragami Yohikuin continue, et Juji-kai devient un ordre reconnu Otsuge no Maria Syuhdoukai (Maria de l’Angelus).
Mime MORITA