En 1896 a lieu l’Exposition d’affiches artistiques françaises et étrangères, au cirque de Reims, à laquelle participent des peintres réputés. Le public découvre à cette occasion l’affiche que Jane Atché a réalisée pour le papier à cigarette Job, dont le style résolument Art nouveau précède les deux affiches de Mucha pour la même marque. L’œuvre revendique une certaine liberté féminine et la célébrité de l’illustratrice, alors âgée de 24 ans, est instantanée. Le médaillon Méditation, lithographié en noir et blanc, qu’elle présente au Salon de 1897 est analogue à l’afficheTêtes byzantines que Mucha compose la même année. Les deux artistes sont proches, travaillent sur des supports identiques et effectuent tous deux des réclames. J. Atché réalise des panneaux décoratifs : Le Gui et le Houx en 1898, La Femme aux pavots en 1899, La Cigarette et l’Éventail, présenté au Salon de 1903. Elle dessine des menus pour le vin Désiles ou le Café de Paris, avenue de l’Opéra, illustre des partitions pour Durand et Fils, réalise des affiches publicitaires pour le chocolat Vincent, La Célestine, les Cycles Peugeot. Peu à peu, ses sujets deviennent religieux et son style évolue vers le symbolisme. Au Salon de 1902, elle obtient une « mention honorable » pour son dessin Fiat voluntas tua (« que votre volonté soit faite », 1899), qui représente le Christ au jardin des Oliviers. De 1901 à 1905, elle illustre des contes et des nouvelles pour la revue mensuelle La Poupée modèle, destinée aux petites filles. En 1908, elle expose l’autoportrait Sur l’aile des songes, qui la représente assise dans une bibliothèque, méditant, une cigarette à la main. Devenue membre de la Société des artistes français, elle expose des peintures au salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs. Puis elle revient à l’édition avec 12 cartes postales signées « Jal », sur le thème des jeux d’enfants, illustre le roman historique de Jean Drault, La Conspiration de Quilleboeuf, réalise des portraits d’amies, une maternité. À partir de 1910, elle disparaît de la scène publique mais dessine et peint jusqu’à la fin de sa vie.
Marion PAOLI
Consultez cet article illustré sur le site d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions