Vice-présidente, puis première femme présidente (en 2014) de la banque centrale américaine (Federal Reserve System ou Fed), Janet Louise Yellen, docteure en économie de l’université Yale en 1971, suit d’abord un parcours académique et enseigne dans les grandes universités américaines. Elle étudie avec son mari Georges Akerlof (co-Prix Nobel d’économie en 2001) le fonctionnement du marché du travail et la nature du chômage. Dans la lignée du nouveau keynésianisme, ils écrivent ensemble de nombreux articles sur la pauvreté et sur le salaire d’efficience. Des prix ont honoré ses travaux. De 1994 à 1997, elle est membre du Conseil des gouverneurs de la Fed. Après avoir été pendant deux ans conseillère économique de Bill Clinton, elle devient présidente en 2004 de la Federal Reserve de San Francisco, une des 12 banques régionales qui composent la banque fédérale américaine. Sa longue expérience dans ce système, son expertise universitaire et sa réputation de rigueur lui valent d’être nommée en 2010 vice-présidente de la « Fed » à Washington. Par ses qualités d’écoute, elle sait trouver des terrains d’entente dans cette institution clivée depuis des décennies entre les néo-libéraux adeptes de la lutte contre l’inflation et les défenseurs de la priorité à la lutte contre le chômage. Partisane des trois plans de relance de l’économie américaine depuis 2008, qu’elle estime créateurs d’emplois, elle est favorable à une politique monétaire « accommodante » (qui soutient l’activité par de faibles taux d’intérêt), sans en faire pour autant une panacée. Elle est aussi à l’origine d’une exigence de transparence de la Fed en matière de politique monétaire.
Jacqueline PICOT