Les jeux Olympiques des temps modernes conçus par Pierre de Coubertin furent clairement destinés à « l’athlète mâle individuel », car, si l’humaniste se révéla un visionnaire souvent très en avance sur ses contemporains, il resta sur ce point imprégné des mœurs de son époque et des conceptions du milieu social dont il était issu, considérant que jeunes filles et femmes devaient pouvoir accéder aux bienfaits de l’exercice physique, mais réprouvant qu’elles s’exhibent en public marquées par les stigmates de l’effort. Dans l’Antiquité, si la légendaire Atalante courait plus vite que les hommes et ne fut vaincue que lorsque Hippomène eut laissé tomber les pommes d’or qu’elle s’attarda à ramasser, les jeux d’Olympie étaient réservés aux hommes, libres, et seule la prêtresse de Déméter pouvait assister aux épreuves dont la vue était interdite aux femmes mariées. Aucune épreuve féminine ne figurait au programme. Certes, les sources dont on dispose sont très parcellaires, mais par la précision de ses descriptions, que confirmeront dix-sept siècles plus tard les fouilles archéologiques sur le site, Pausanias (IIe s. apr. J.-C.) apparaît hautement fiable. Or il relate une seule compétition, symbolique :...
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