Dès la fin de 1970, le Mouvement de libération des femmes (MLF)* publie un bulletin, distribué en assemblées générales, pour communiquer les thèmes de travail et les coordonnées des différents groupes. Au printemps 1971, le MLF sort son premier journal indépendant à grand tirage : Le torchon brûle. Si tous les groupes s’accordent sur l’absence de censure et le changement d’équipe à chaque numéro, les propositions de Psychanalyse et Politique* sont adoptées après de vifs débats sur deux questions : la direction de la publication sera confiée à une militante – Marie Dedieu – plutôt que d’être placée sous le patronage d’une personnalité, et le journal sera distribué largement en kiosques (35 000 exemplaires dont 15 000 en diffusion militante). L’information parvient ainsi jusque dans les plus petites villes, le mouvement essaime, les lettres et témoignages affluent dans la boîte postale. Les articles ne sont pas signés. Contestations, révoltes, débats internes au mouvement, manifestations, mobilisations pour la maîtrise de la fécondité, contre le viol, contre les violences, groupes de quartier, rencontres, projets de maison d’édition des femmes, de centre des femmes, dessins, lectures, humour, colères, réflexions : Le Torchon est tissé des cris et des rêves de chacune, et porté par un désir commun de libération. Il exprime la jeunesse du mouvement.La revue trimestrielle thématique Les Cahiers du Grif* (Groupe de recherche...
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