Née dans une famille de Nouvelle-Angleterre dont la mère est une féministe militante, Katharine Hepburn fait ses débuts à 12 ans dans le théâtre amateur. Après avoir joué à Broadway, elle tourne son premier film en 1932 : Héritage (A Bill of Divorcement, George Cukor, avec John Barrymore), qui obtient un vif succès. Elle remporte son premier Oscar en 1934 pour Morning Glory (Lowell Sherman, 1933) ‒ elle en aura trois autres, ainsi que huit nominations, au cours de sa carrière. Les Quatre Filles du docteur March (Little Women, G. Cukor, 1933) est l’un de ses plus grands succès, et elle retrouve le cinéaste pour un rôle en travesti dans Sylvia Scarlett (1935). Elle incarne ensuite Mary Stuart* (Mary of Scotland, John Ford, 1936), puis dévoile l’étendue de ses talents humoristiques dans L’Impossible monsieur Bébé (Bringing Up Baby, Howard Hawks, 1938) face à Cary Grant. Elle crée sur scène Indiscrétions (The Philadephia Story), que Cukor dirige ensuite à l’écran en 1942, la faisant jouer avec C. Grant et James Stewart. Dans La Femme de l’année (Woman of the Year, George Stevens, 1942), elle rencontre Spencer Tracy, qui sera son partenaire dans huit films ainsi que son compagnon non officiel (lui-même étant déjà marié). Pendant la sombre époque du maccarthysme, K. Hepburn ne cache pas ses sentiments contre le comité d’enquête sur les activités anti-américaines des artistes hollywoodiens. Cela ne l’empêche pas de poursuivre sa carrière triomphale ; après La Reine africaine (The African Queen, 1951), film dans lequel John Huston l’oppose à Humphrey Bogart, elle devient une héroïne de Tennessee Williams dans Soudain l’été dernier (Suddenly, Last Summer, Joseph Mankiewicz, 1959). Elle incarne aussi Aliénor d’Aquitaine* dans Le lion en hiver (The Lion in Winter, Anthony Harvey, 1968), puis La Folle de Chaillot (The Madwoman of Chaillot, Bryan Forbes et J. Huston, 1969, d’après Jean Giraudoux). La même année, elle retourne à Broadway pour jouer le rôle de Coco Chanel* dans une comédie musicale. Elle remporte son dernier Oscar en 1982, pour La Maison du lac (On Golden Pond, Mark Rydell, 1981, avec Henry et Jane Fonda*).
Bruno VILLIEN