Fille de l’écrivain Georges Bataille et de l’actrice roumaine Sylvia Bataille qui joua dans le célèbre film de Renoir Une partie de campagne (et qui se séparera de son mari en 1935 avant d’épouser Jacques Lacan), Laurence Bataille pose à 16 ans pour le peintre Balthus et décide de devenir actrice. C’est lors d’une tournée en Algérie qu’elle devient temporairement membre du parti communiste. Peu après, elle entreprend des études de médecine pendant lesquelles elle s’engage fortement pour l’indépendance algérienne, ce qui, en 1960, lui vaut de passer six semaines en prison. Elle est membre de l’École freudienne de Paris puis, après la dissolution de celle-ci, elle rejoint l’École de la cause freudienne qu’elle quittera après la mort de J. Lacan. De 1976 à 1978, elle est la directrice de la revue Ornicar ? dans laquelle elle publie plusieurs articles et de nombreuses recensions. Un an après la mort de celle que J. Lacan décrivait comme sa fidèle Antigone, parut un recueil de ses écrits : L’Ombilic du rêve, d’une pratique de la psychanalyse, qui décrit l’interprétation d’un rêve central de sa propre analyse. Femme d’engagement, L. Bataille est toujours allée au bout de ses convictions. Elle fut une militante courageuse, une praticienne écoutée et une femme de cœur que tous ceux qui l’ont connue ont profondément admirée.
Chantal TALAGRAND