Connu également sous le nom de « Mouvement nouveau noir », le mouvement de la Renaissance de Harlem pose, selon Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, les jalons de la négritude, car il consacre une véritable tradition artistique dont les Afro-Américains ou les artistes noirs en général ne peuvent dès lors que s’enorgueillir. Dans les années 1920 et 1930, l’ancien quartier juif de New York devient en effet la « Mecque du peuple noir ». Bien que Washington, Philadelphie et Chicago voient également se développer des communautés artistiques importantes, New York demeure le centre de la créativité expérimentale. Plus de 200 000 Afro-Américains, dont la majorité des élites artistiques et intellectuelles, y ont vécu. Cet épanouissement culturel sans précédent est à l’origine de la Harlemania, vogue qui fait de Harlem, avec l’âge du jazz célébré par Francis Scott Fitzgerald, le centre d’un nouveau monde où règnent mixité culturelle et diversité des talents. Le terme « renaissance » renvoie à la fois à l’apogée des Belles Lettres américaines (blanches) du XIXe siècle et à l’émergence d’un nouveau courant dans la culture afro-américaine, au sein...
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