Très récente, l’étude des médecines traditionnelles a trouvé sa légitimité dans la définition de la santé qui ouvre la Constitution de l’OMS (1946) et dans l’affirmation d’un droit à la santé inscrit dans son Préambule. Précédant de peu la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par les États membres de l’Onu le 10 décembre 1948, ces définitions marquent un tournant dans la médecine de l’Occident moderne. En introduisant le concept de « bien-être mental et social », ce nouveau paradigme reconnaît la dimension culturelle de la santé – et de la médecine.Repères chronologiquesDès 1953, le docteur Pierre Dorolle, directeur général adjoint de l’OMS (de 1950 à 1973), qui avait constaté l’efficacité des médecines traditionnelles (en Asie dans les années 1930, puis pendant la Seconde Guerre mondiale dans les camps de prisonniers dont il était responsable), demande à l’ethnologue Jean-Paul Lebeuf, spécialiste de l’Afrique, de concevoir une méthodologie pour que l’OMS puisse, grâce aux médecines « indigènes », « harmoniser la médecine...
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