Née dans une famille d’acrobates japonais qui pratique déjà l’art de l’équilibre sur monocycle et bicyclette, formée à la danse et à l’acrobatie, Lilly Yokoï apprivoise sa bicyclette pour atteindre une maîtrise qui n’a jamais été égalée. Elle quitte sa famille pour travailler en solo et fait plusieurs fois le tour du monde, précédée par sa réputation de « Ballerine du vélo », comme on surnomme l’écuyère Virginie Kennebel* « La Taglioni équestre ». Elle épouse ensuite Rolando Johansson, « aristocrate suédois de l’équilibre ». La réussite de son numéro repose sur la légèreté de l’artiste, les lignes pures de la bicyclette, la hardiesse des figures et le rythme enlevé des enchaînements. À la perfection de la silhouette gracieuse, menue de L. Yokoï, s’ajoute le luxe inouï du support de ses prouesses. En effet, sa bicyclette est un véritable joyau de 22 kilos, entièrement plaqué or, fabriqué par un mécanicien suisse de Schlieren, Arnold Schopp, cinq fois champion du monde de vélo artistique. En Europe, elle figure notamment au programme du cirque Knie en 1959, 1962 et 1975 ; à celui du cirque Scott en 1972. Elle s’engage un certain temps dans la troupe des Globe Trotters en 1978 avec le jongleur Dick Franco, mais sillonne le monde le plus souvent seule. Elle réside à Malmoë, en Suède, avec son second mari l’équilibriste Daniel Brunner. Après un dernier contrat au Tower Circus, en 1982, celle qui a tout sacrifié à sa carrière retourne à Tokyo dans son pays d’origine, auprès des siens. L. Yokoï paraît au cinéma dans
Babes in Toyland (1961) ;
Circus in Town (1962), tourné à l’Olympia, de Bertram Mills ; et
Rings Around the World (1966). L’acrobate figure également dans les séries de télévision
Toast of the Town (1948) ;
Hollywood Palace, de
Joan Crawford* (1965), et dans plusieurs émissions, notamment le
Ed Sullivan Show d’octobre 1965.
Marika MAYMARD