Depuis les années 1970, la littérature allemande était taxée de sérieux et de lourdeur. Mais à partir de la fin des années 1990, elle fait peau neuve : tout un groupe de jeunes femmes présentent des récits provocateurs, qui s’attachent principalement à restituer l’existence de trentenaires sur un ton mélancolique et neutre, à la fois réflexif et naïf, sensuel et dépourvu d’illusions. En 1999, le journaliste Volker Hage lance l’expression literarisches Fräuleinwunder (« miracle littéraire des demoiselles »), à partir du terme Fräuleinwunder, créé par les Américains pour désigner une nouvelle génération d’écrivaines caractérisées par leur joie de vivre et habillées à la mode, contrairement aux femmes des ruines de la Seconde Guerre mondiale. Ces jeunes femmes ne correspondent plus à l’image traditionnelle de la femme allemande. Le fait de souligner la féminité des auteures met en relief deux aspects importants de ce phénomène littéraire : d’une part la mise en scène...
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