Malala Yousafzai grandit dans la vallée de Swat où se déroulent entre 2007 et 2010 des combats entre forces gouvernementales et talibans. Ceux-ci détruisent les écoles pour filles, et en 2009 leur interdisent l’instruction par décret religieux. Soutenue par sa famille et son père enseignant, militant laïc et président d’une association d’écoles privées, Malala fait connaître ces violences quotidiennes dans son « Journal d’une écolière pakistanaise » sur un blog hébergé par la BBC. Puis elle apparaît publiquement dans les médias internationaux pour défendre le droit des filles à l’instruction et reçoit en 2011 le premier Prix national de la jeunesse pour la paix. En octobre 2012, victime d’une tentative d’assassinat par les extrémistes islamistes pour « son rôle de pionnière dans la laïcité », elle est gravement blessée. Au lendemain de l’attentat se déroulent de nombreuses manifestations de filles et d’étudiantes pakistanaises. Le combat de Malala est alors connu du monde entier. Gordon Brown, chargé par l’Organisation des Nations unies (Onu) d’un programme de scolarisation des enfants, rend hommage à son courage et Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu, a proposé de faire du 10 novembre une journée internationale « Malala ». La jeune fille a reçu en janvier 2013 le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes, et, depuis la Grande-Bretagne où elle était en convalescence, a annoncé la création d’un fonds portant son nom et destiné à l’éducation des enfants. En juillet 2013, à la tribune de l’Onu, elle lance un vibrant appel pour l’éducation des filles. La même année, elle reçoit au parlement européen le prix Sakharov pour la liberté de penser. Un an plus tard, elle s’engage pour la libération des lycéennes enlevées par des terroristes islamistes au Nigéria. Elle se voit décerner pour son action le prix Nobel de la paix 2014, qu’elle reçoit conjointement avec le militant indien Kailash Satyarthi. En 2021, Malala reçoit son bachelor’s degree, à l’université d’Oxford, l’équivalent d’une licence en droit, économie et philosophie. Le droit d’apprendre, un des rêves de sa vie, est devenu une réalité.
Jacqueline PICOT