Après son baccalauréat, Margita Figuli travaille à Bratislava comme correspondante de langue anglaise dans une banque. Dès la fin des années 1920, elle commence à publier des textes en prose et des poèmes dans des revues. Sa nouvelle Uzlík tepla (« un petit sac de chaleur », 1936) ouvre sa carrière d’écrivaine. Publiée dans le recueil de Pokušenie (« tentation », 1937), elle traite des problèmes sociaux des femmes. Dans ses nouvelles lyriques, elle mêle les mythes et les contes, et développe les aspects sociaux de la vie de ses protagonistes. Dans son texte le plus célèbre, Tri gaštanové kone (« les trois chevaux châtains », 1940), elle introduit des éléments inspirés du folklore et de l’époque des baladins. Cette histoire d’amour parsemée d’obstacles met en scène un triangle amoureux formé de deux hommes et d’une femme, avec de nombreuses références bibliques, un érotisme fin et une atmosphère lyrico-poétique. Congédiée par son employeur après la publication de Olovený vták (« l’oiseau de plomb », 1941), écrit en réaction à l’invasion de la Pologne par les Allemands, M. Figuli se consacre dès lors à la création littéraire. Dans son roman historique, Babylon (1946), elle s’inspire de l’histoire de l’Empire chaldéen (néo-babylonien). Les rapports compliqués qu’entretiennent ses personnages réels et fictifs illustrent la crise sociale et morale de la société, due au pouvoir absolu et aboutissant à l’extinction de l’empire. Le conflit entre le polythéisme chaldéen et le monothéisme juif fait partie des sujets abordés. Dans son roman Víchor v nás (« vent impétueux en nous », 1974), très marquée par le réalisme socialiste, l’auteure décrit le monde des femmes de la région d’Orava.
Elena MELUŠOVÁ