Fille de John Edward Zinga, un artiste de cirque de l’île Maurice, et de sa seconde épouse, Marie Dezeppo, May Wirth est l’une des dernières grandes écuyères romantiques. Après la séparation de ses parents, elle est adoptée en 1901 par Mary Elizabeth Victoria Wirth, écuyère et sœur des propriétaires du Wirth Brothers’Circus. Multidisciplinaire, comme les enfants de la balle de son temps, M. Wirth est une bonne acrobate au sol, contorsionniste et fildefériste. Elle apprend la voltige à cheval et maîtrise le saut périlleux arrière sur le dos de sa monture. À 10 ans, elle est considérée comme une écuyère accomplie, alliant charme et virtuosité en s’appuyant sur une technicité sans faille. À l’instar de l’écuyère italienne Zorah Truzzi qui l’exécutait en robe longue, M. Wirth est l’une des très rares femmes de l’histoire du cirque à tourner régulièrement un saut périlleux de cheval à cheval. Après avoir triomphé à Sydney où elle dirige huit poneys et tourne de parfaits sauts périlleux sur un puissant cheval gris, l’écuyère s’embarque pour les États-Unis pour un contrat de deux ans avec le cirque Barnum & Bailey, où elle occupe la piste centrale âgée seulement de 17 ans. Elle revient en Europe, à Londres, avec le Carl Hagenbeck’s Wonder Zoo and Circus, avant de repartir pour une longue tournée en Australie. Engagée de nouveau aux États-Unis en 1917 et en 1919, M. Wirth y épouse son agent, Frank White, et poursuit ses tournées à travers le monde, notamment sur la scène de l’Empire à Paris en 1934, jusqu’en 1937, où elle décide de mettre un terme à sa carrière. Elle est intronisée au Circus Hall of Fame en 1964.
Pascal JACOB