À l’origine, tout semble interdire aux femmes la tentation mémorialiste. Que le moi soit haïssable reste encore une conviction largement partagée ! Il faut avoir de bonnes raisons pour écrire des mémoires. En outre, la société empêche d’agir dans la sphère publique. De quel droit solliciteraient-elles du public une attention qu’il leur convient au contraire d’éviter à tout prix ? Qu’auraient-elles, par ailleurs, à raconter d’intéressant, elles qui doivent se satisfaire d’un destin privé, leur vertu consistant à remplir exactement et dans l’ombre leurs devoirs familiaux ? Ainsi celles qui se décident à franchir le pas détiennent-elles un bon alibi.Succédant à Mme de Lafayette*, auteure de l’Histoire de Mme Henriette d’Angleterre, les meilleures mémorialistes du XVIIIe siècle...
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