Figurant parmi les auteures de littérature pour la jeunesse les plus prolixes de l’ex-Yougoslavie, Mira Alečković fait des études de lettres à Belgrade et à la Sorbonne en 1953-1954, puis devient membre de l’Union de la jeunesse communiste yougoslave. En 1941, elle s’engage dans la Résistance. Après la libération, elle devient rédactrice des premiers magazines pour la jeunesse : Omladina (« la jeunesse ») ; Pionir (« pionnier ») ; Mladost (« jeunesse ») et Poletarac (« oisillon »). En 1954, elle est l’une des fondatrices de la revue Zmaj, du nom du poète Jovan Jovanović-Zmaj, dont elle sera rédactrice en chef pendant plus de vingt ans. Elle occupe des postes à haute responsabilité au sein du quotidien national Borba (« le combat »), de 1954 à 1957, et de la maison d’édition Nolit, de 1952 à 1955. Elle a également été présidente de l’Union des écrivains de Serbie et de l’association Yougoslavie-France. Très populaire auprès du grand public dans l’après-guerre et disciple de la poétesse serbe Desanka Maksimović (1898-1993), M. Alečković sombre dans l’oubli après la chute du régime communiste et aujourd’hui encore, demeure le symbole d’une époque révolue. Sa poésie était attrayante, sentimentale et mélodieuse. Elle a écrit près d’une vingtaine de recueils, dont : Zvezdane balade (« balades étoilées », 1946) ; Ljubavi je malo (« peu d’amour », 1959) ; Da život bude ljubav (« que la vie soit amour », 1970) ou encore Pletisanke (1986). Elle est également auteure de romans, parmi lesquels Zašto grdiš reku ? (« pourquoi blâmes-tu la rivière ? », 1955), Zbogom velika ljutnjo (« adieu grande colère », 1958) et Jutro (« matin », 1963). Ses œuvres en prose, bien que souvent primées, n’ont cependant pas rencontré un grand succès. Son œuvre poétique a été inscrite au programme obligatoire de l’enseignement littéraire dans toutes les républiques de l’ex-Yougoslavie.
Aleksandar JERKOV