Née de parents engagés en politique, Pacita Abad étudie les sciences politiques à l’Université des Philippines où elle obtient sa licence. En 1969, du fait des troubles politiques contre le régime Marcos, ses parents l’envoient étudier le droit aux États-Unis. En 1970, elle décide de rester à San Francisco pour peindre. Elle étudie ensuite la peinture à la Corcoran School of Art de Washington (1975) et à l’Art Students League de New York (1977). Ses voyages, notamment au Mexique, en Inde, en Afghanistan, au Yémen, au Mali, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie, ont eu un impact majeur sur sa vie et ont été des sources d’inspiration pour son art, sur le plan des idées, des techniques et des matériaux. Sa peinture se caractérise par des changements constants, des expérimentations et des évolutions. Ses toiles incluent des portraits sociopolitiques, des masques primitifs, des fresques de scènes sous-marines, de fleurs tropicales et d’animaux sauvages mais aussi un certain nombre de petits collages. P. Abad a expérimenté le dépassement de la surface à deux dimensions avec le trapunto (technique de couture et de rembourrage) qui donne à ses toiles peintes un effet sculptural en trois dimensions. Elle a transformé la surface de ses peintures avec divers matériaux, comme le tissu, les miroirs, les perles, les coquillages, les boutons en plastique, etc., qu’elle a liés avec des couleurs franches. Elle a expérimenté une grande variété de supports, tels que toile, papiers, écorces, métaux, céramique et verre. Ses œuvres très colorées dégagent un esprit vivace et vibrant. Elles y expriment ses expériences personnelles et la poursuite de ses rêves. Elle a produit plus de 3 500 œuvres, dont un pont de 55 mètres à Singapour. Artiste incontestablement complète, elle a présenté ses œuvres dans le monde entier, avec environ 40 expositions individuelles et 50 expositions collectives.
Elisabeth LUQUIN
Consultez cet article illustré sur le site d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions