Issue d’une famille ouvrière, Penelope Hetherington grandit en milieu rural, son père ayant reçu une
soldier-settlement farm (terre accordée sous conditions à d’anciens combattants afin d’y établir une exploitation). Atteinte de rhumatisme articulaire aigu à l’âge de 9 ans, elle devient invalide et développe une grande sensibilité littéraire et sociale. Elle fait ses études à l’École normale puis à l’université d’Adélaïde où elle obtient une licence en 1950. Après avoir enseigné dix ans dans des écoles techniques de filles et donné naissance à trois enfants, elle reprend ses études, cette fois d’histoire, dont elle est diplômée en 1966. Elle part alors pour l’université de Western Australia (UWA), où elle soutient en 1972 une thèse de master, publiée plus tard sous le titre
British Paternalism and Africa, 1920-1940 (1978) et considérée par l’
American Historical Review comme « une contribution de poids à l’histoire impériale ». Nommée en 1970 au département d’histoire de l’UWA, elle enseigne d’abord l’histoire européenne avant de se consacrer à l’histoire africaine à partir de 1981. Son engagement féministe l’amène à étudier la construction de la famille et de la sexualité en Afrique et dans l’historiographie africaine, et à s’intéresser notamment à la circoncision féminine. Deux articles sont particulièrement marquants : « The politics of female circumcision in the central province of colonial Kenya, 1920-30 » (
Journal of Imperial & Commonwealth History, 1998) et « Generational changes in marriage patterns in the central province of Kenya, 1930-1990 » (
Journal of Asian & African Studies, 2001). Parallèlement, P. Hetherington travaille sur l’histoire des femmes en Australie (
Childhood and Society in Western Australia, 1988 et, avec Philippa Maddern,
Sexuality and Gender in History : Selected Essays, 1993), puis sur l’histoire aborigène. Sur ce thème, elle publie
Settlers, Servants and Slaves : Aboriginal and European Children in Nineteenth-Century Western Australia (2002) et
Paupers, Poor Relief and Poor Houses in Western Australia, 1829 to 1910 (2009). Retraitée depuis 1993, elle reçoit un doctorat
honoris causa de l’UWA en 2004 et publie en 2007 son autobiographie.
Susan FOLEY et Charles SOWERWINE