PRÉCIEUSES

[ France XVIIe siècle ]

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Sous la direction de : Sylvie REQUEMORA-GROS

Édifié dès la monarchie de Juillet, le mythe nostalgique de la conversation française et celui, plus acide, de la préciosité ont fait écran à une véritable connaissance des précieuses. L’idéalisation par Sainte-Beuve et Victor Cousin des frondeuses et « belles amies de Port-Royal », la volonté d’opposer aux femmes auteurs du XIXe siècle l’anonymat modeste des femmes d’esprit du XVIIe siècle, la solide misogynie d’une histoire littéraire au service d’un idéal national viril ont fait longtemps attendre une enquête historique, qui livre désormais les noms, les œuvres et le dense réseau de celles qu’on nomma « précieuses » dans les années 1650. La cristallisation se fit autour de ce qualificatif élogieux, en concurrence alors avec « illustres », « divines » ou « incomparables », mais presque aussitôt chargé d’intentions satiriques amusées (Sorel, Pure) ou féroces (Mlle de Montpensier*, Boileau) quoique prudentes. C’est que les femmes et les jeunes filles ainsi remarquées, entre qualification et désignation...

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Bibliographie

■ DENIS D., « Préciosité et galanterie : vers une nouvelle cartographie », in Les Femmes au Grand Siècle, le baroque, musique et littérature, t. 2, Tübingen, Narr, 2002 ; DUCHÊNE R., Les Précieuses, ou Comment l’esprit vint aux femmes, Paris, Fayard, 2001 ; DUFOUR-MAÎTRE M., Les Précieuses, naissance des femmes de lettres en France au XVII^e siècle (1999), Paris, H. Champion, 2008 ; SELLIER P., « Irradiations précieuses », in Essais sur l’imaginaire classique, Paris, H. Champion, 2005.

■ DENIS D., « Ce que parler “prétieux” veut dire : les enseignements d’une fiction linguistique au XVII^e siècle », in L’Information grammaticale, n^o 78, juin 1998.