En régime démocratique, l’épouse du président de la République, et plus largement celle de tout homme politique élu ou nommé, n’a aucun statut officiel. Elle est politiquement inexistante, renvoyée à la sphère privée. Cela à l’inverse de la femme du roi ou de l’empereur des anciens régimes monarchiques, à la position institutionnelle reconnue, bien que dépendante quant à son importance de la volonté du prince en titre. Ainsi en France, la reine pouvait assister au conseil privé du roi, être envoyée en mission diplomatique, assurer la régence en cas d’absence ou de décès du roi si le dauphin était mineur. Dès le XVIe siècle s’élèvent des critiques contre ce que le philosophe anglais John Knox appelle « le monstrueux pouvoir des femmes », et Jean Bodin, qui a dans sa ligne de mire Catherine de Médicis*, la « gynécocratie ». République et démocratie en réaction contre la gouvernance d’une lignée s’opposeront à ce partenariat du pouvoir :...
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■ CHAVELET E., Leurs femmes… Elles aussi ont du pouvoir, Paris, R. Laffont, 2003 ; LE BRAS-CHOPARD A., Première dame, second rôle, Paris, Seuil/Presses de Sciences Po, 2009.