SALONS LITTÉRAIRES

[ France XIXe siècle ]

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Sous la direction de : Dominique JULLIEN

« C’est une église qui est déjà un monument historique, mais où la messe se célèbre encore », écrit Proust, en 1903, à propos du salon de Louise de Broglie, comtesse d’Haussonville. Lieu d’un cérémonial mondain désuet dont la prêtresse entretient les ors et les fastes, le salon féminin entre dans l’histoire et le roman au XIXe siècle, chez Balzac, Stendhal, puis Barbey d’Aurevilly et surtout Proust, au moment même où, avec la publication, dès les années 1820, de multiples mémoires, études et portraits, se développe une complexe et abondante historiographie des salons féminins. À leur apogée au milieu du siècle, avant de perdre du terrain, les salons parisiens évoluent peu dans leurs pratiques : un salon, c’est une maîtresse de maison qui ouvre régulièrement et dans la continuité un espace de réception particulier, situé entre le domestique et le familial, auquel tout le siècle voudrait réduire la femme, et le public, associé au politique, définitivement masculinisé. Les dimensions données à cet espace varient selon le moment de la journée : sous la monarchie de Juillet s’imposent les « matinées », en cercles restreints d’intimes entre 2 et 7 heures de l’après-midi, tandis que les soirées s’ouvrent à un plus grand nombre. Chaque maîtresse de maison a son jour et son type de cercle.À l’aube de 1789, perméables à l’effervescence...

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Bibliographie

■ FUMAROLI M., Trois institutions littéraires, Paris, Gallimard, 1994 ; ID., « La conversation », in NORA P. (dir.), Les Lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997 ; MARTIN-FUGIER A., La Vie élégante ou la Formation du Tout-Paris (1815-1848), Paris, Arthème Fayard, 1990 ; ID., Les Salons de la III^e république, art, littérature et politique, Paris, Perrin, 2003 ; [VANDEN ABEELE]-MARCHAL S., « Les salons de la Restauration, un mythe indice des mutations de la sociabilité du XIX^e siècle ? Le cas de Virginie Ancelot », in MOLLIER J.-Y. et al. (dir.), Repenser la Restauration (colloque), Paris, Nouveau Monde, 2005.