Née dans une des grandes familles de l’aristocratie alaouite, Samar Yazbek passe son enfance dans le nord de la Syrie. À l’âge de 16 ans, défiant l’autorité familiale, elle quitte le domicile parental et rejoint les partisans communistes. Après des études de littérature arabe à l’université de Damas, elle débute une carrière de journaliste et de critique de cinéma. Auteure de nouvelles et de romans, elle brave les tabous et aborde des thèmes comme les crimes d’honneur, le mariage précoce, le statut de la femme, notamment dans le monde du travail, le divorce et le droit des mères à obtenir la garde de leurs enfants. Elle est considérée comme l’une des plus importantes militantes pour les droits des femmes de sa génération. La traduction en français de son roman
Raihat al-qirfa (« un parfum de cannelle », 2008), déjà traduit en italien (
Il Profumo della Canella), est prévue pour 2013. Également scénariste pour le cinéma et la télévision, S. Yazbek signe un documentaire sur l’intellectuel Antoine Makdessi et reçoit le prix des Nations unies du meilleur scénario pour le film
Samaa watia (« le ciel bas »). Réfugiée à Paris après avoir été arrêtée par les autorités syriennes, elle dénonce activement la sévère répression qui s’abat sur le mouvement contestataire depuis le mois de février 2011 et en appelle à la chute du régime. En 2012, elle publie en France son témoignage
Feux croisés, journal de la révolution syrienne.
Nemat ATASSI